Pourquoi les carences nutritionnelles modernes sont-elles si fréquentes ?

  Pourquoi les carences nutritionnelles modernes sont-elles si fréquentes ?   Ce que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs avaient que nous avons perdu ! Dans une époque où l’abondance alimentaire semble acquise, la question des carences paraît presque paradoxale. Pourtant, de plus en plus de professionnels de santé alertent sur les déficits fréquents en protéines, fer, magnésium,…


 

Pourquoi les carences nutritionnelles modernes sont-elles si fréquentes ?

 

Ce que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs avaient que nous avons perdu !

Dans une époque où l’abondance alimentaire semble acquise, la question des carences paraît presque paradoxale. Pourtant, de plus en plus de professionnels de santé alertent sur les déficits fréquents en protéines, fer, magnésium, zinc, acides gras essentiels ou encore vitamines D, B9 ou B12. Comment expliquer qu’à l’ère de la modernité, où l’on mange plus que jamais, tant de personnes présentent des signes signes de carences nutritionnelles : fatigue, troubles digestifs, chute de cheveux, perte de libido ou irritabilité chronique ? Une piste de réponse réside peut-être dans un regard vers le passé : celui de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs.

Des aliments moins riches qu’avant

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’alimentation moderne n’est pas toujours plus nourrissante. Certes, elle est plus calorique, mais bien souvent moins dense nutritionnellement. Les aliments ultra-transformés, omniprésents dans les rayons, sont fabriqués à partir d’ingrédients raffinés, pauvres en micronutriments, mais riches en sucres, en sel et en graisses de mauvaise qualité.

À cela s’ajoute l’appauvrissement des sols lié à l’agriculture intensive. Les fruits et légumes actuels contiennent moins de vitamines et de minéraux que ceux cultivés il y a quelques décennies. Une étude menée par Donald Davis¹, chercheur en nutrition à l’Université du Texas, a montré une baisse significative de la teneur en calcium, fer, vitamine C et protéines dans plusieurs variétés de légumes depuis les années 1950. Il révèle un déclin de 6 % à 38 % de plusieurs micronutriments entre 1950 et 1999 dans 43 légumes cultivés. Cette étude conclu que les carences nutritionnelles seraient initiées par une sélection de variétés de plants à haut rendement au détriment de la densité nutritionnelle, ce qu’on appelle l’« effet de dilution »

Un organisme mis à rude épreuve

Les besoins nutritionnels actuels ne sont pas uniquement dictés par l’alimentation. Notre mode de vie a considérablement évolué. Le stress chronique, le manque de sommeil, la sédentarité, l’exposition aux polluants environnementaux et la consommation régulière de médicaments perturbent nos capacités digestives, d’absorption et d’assimilation. Le microbiote intestinal, garant de l’immunité et de l’assimilation des nutriments, est souvent déséquilibré. Ce déséquilibre contribue à des carences nutritionnelles « silencieuses » qui s’installent progressivement.

Les fonctions hépatiques sont également sur-sollicitées : détoxifier l’excès de sucres, de toxines alimentaires, de polluants ou encore d’additifs demande une dépense importante en cofacteurs enzymatiques, en particulier en magnésium, zinc, vitamines du groupe B ou acides aminés soufrés.

Une physiologie façonnée par la nature

Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ne disposaient pas de compléments alimentaires, ni même de superaliments marketing. Et pourtant, leur alimentation, bien que simple, couvrait la majorité de leurs besoins. Ils consommaient des produits bruts, cueillis ou chassés, sans transformation. Leur régime alimentaire comprenait une grande variété de végétaux, riches en fibres, antioxydants, minéraux et vitamines, associés à des sources animales de qualité, consommées dans leur entièreté (viande, abats, os, peau).

De plus, ils jeûnaient naturellement entre deux prises alimentaires, bougeaient tout au long de la journée, dormaient selon les rythmes du soleil et bénéficiaient d’un contact quotidien avec la nature. Leur environnement soutenait leurs rythmes biologiques, hormonaux et nerveux.

Comme le résume l’anthropologue Herman Pontzer² : « Le corps humain n’a pas évolué pour un régime précis, mais pour une alimentation dense en nutriments, issue du vivant. »
(Pontzer, Burn, 2021).

Vers une réappropriation de nos besoins

Revenir à une alimentation plus simple, plus vivante, plus proche du rythme des saisons et de nos ressentis corporels est un premier pas vers la prévention des carences. Cela ne signifie pas retourner vivre en forêt, mais retrouver une cohérence biologique. Préférer les aliments peu transformés, locaux, de saison ; intégrer quotidiennement une source de protéines de qualité ; apporter une attention particulière à la variété végétale, aux bons gras et aux cuissons douces.

La naturopathie propose des solutions concrètes et individualisées pour soutenir cette démarche : identification des surcharges et des carences nutritionnelles, amélioration de l’assimilation digestive, soutien du foie et des émonctoires, réduction du stress oxydatif. Elle permet de reconnecter alimentation, mode de vie et bien-être global.

En pratique

Pour limiter les risques de carence dans notre monde moderne, voici quelques clés naturopathiques simples à mettre en œuvre :

  • Ajoutez à chaque repas une vraie source de protéines (œufs, légumineuses, petits poissons gras, viande blanche ou tofu).

  • Consommez quotidiennement des légumes crus et cuits, de toutes les couleurs.

  • Privilégiez les huiles vierges de première pression à froid (colza, olive, noix, cameline) et les graines entières.

  • Soutenez votre système nerveux par des moments de respiration consciente, une activité physique régulière et un sommeil respecté.

  • Et si nécessaire, envisagez une complémentation personnalisée après bilan, notamment en magnésium, zinc, oméga-3 ou fer.

 

 

Vous l’avez compris : les carences ne sont pas une fatalité.

Elles sont souvent le reflet d’un mode de vie en décalage avec nos besoins profonds.

Rétablir un équilibre n’est pas qu’une affaire de nutriments : c’est aussi retrouver une cohérence entre ce que l’on mange, ce que l’on vit et ce que l’on est.

 

 

Vous souhaitez mieux comprendre comment la naturopathie peut vous aider à retrouver un équilibre nutritionnel durable ? Je vous invite à découvrir mon approche ici.

Et si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez également choisir un accompagnement personnalisé : mes services sont détaillés sur cette page.

Une question, une hésitation ? N’hésitez pas à me contacter, je me ferai un plaisir de vous répondre.

Références :

  1. Donald R. Davis et al. (2004), « Changes in USDA Food Composition Data for 43 Garden Crops, 1950 to 1999« , Journal of the American College of Nutrition.
  2. Herman Pontzer (2021), « Burn: The Misunderstood Science of Metabolism« , Penguin Books.

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